« Je suis épuisée, je n’y arrive
plus. Mon cerveau refuse de traduire, ma main ne peut plus écrire et mon
ordinateur fonctionne au ralenti. Un virus, sûrement. Il faut pourtant que je
m’y remette. J’ai plusieurs jours de retard et il me faut cet argent. L’éditeur
attend mon texte. Ce sera mon cadeau d’au-revoir, une vaine tentative de me
faire regretter. Mais je ne me fais aucune illusion, je serai vite oubliée. Un
matin, devant une machine à café, quelqu’un dira mais qu’est donc devenue cette
traductrice qui travaillait si lentement ? Vous savez bien, cette
Libanaise ou Jordanienne, je ne sais plus. On lui répondra peut-être. Ou pas. Et
puis la conversation glissera sur autre chose. Des manuscrits à corriger, un
auteur à relancer. Où serai-je alors ? Que serai-je ? »
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